Centre d'enfouissement technique Ils ont voulu, on leur a donné, ils sont incapables


 

Bobo-Dioulasso

Centre d'enfouissement technique

 

Ils ont voulu, on leur a donné, ils sont incapables

 

En 2001 la Banque mondiale, en vue d'aider la commune de Bobo-Dioulasso, qui en a fait la demande,  à faire face au crucial problème de gestion de ses ordures ménagères a investi plus de 3 milliards de francs CFA à travers la construction d'un centre d'enfouissement technique et de 14 centres de collecte de déchets. Les infrastructures ont été réalisées mais hélas, la commune est dans l'incapacité d'assurer leur fonctionnement.

 

L'autorité communale d'alors et son staff, conscients du manque de moyens auquel elle est confortée pour venir à bout de l'insalubrité à Bobo-Dioulasso et du danger que celle-ci représente pour la santé des habitants formule une requête auprès du gouvernement burkinabé. Celui-ci ne se fait pas prier. Il entre en contact avec ses partenaires, notamment la Banque mondiale qui répond favorablement. Non seulement elle aide la commune de Bobo-Dioulasso à avoir un schéma directeur de gestion des déchets, mais aussi elle décide de réaliser un Centre d'enfouissement technique (CET) à titre de prêt alloué à l'état burkinabè. En 2005 l'infrastructure est prête et on procède à son  inauguration en fanfare. L'infrastructure réceptionnée, reste maintenant son fonctionnement. La commission d'attribution des marchés de la commune lance alors 3 différents appels d'offres auprès de structures privées. Primo, un appel d'offres pour la précollecte des ordures auprès des ménages vers les centres de collecte. Dans ce cas ci, aucun problème ne se pose car l'opérateur devait être directement payé par les ménages. Secondo, un appel d'offres pour le transport des déchets collectés vers le centre d'enfouissement. Tiertio, un appel d'offres pour la gestion  à proprement dite du centre d'enfouissement elle même. C'est de là que s'est grippée la machine du fonctionnement de l'investissement de la Banque mondiale au profit de la commune. Selon Amidou Baguian, chef du service propreté de la commune, de toutes les propositions de prix reçues pour ce seul appel d'offres, le moins disant évaluait annuellement ses prestations à 1 300 000 000 F CFA alors que le budget de la commune était estimé a l'époque à 1 600 000 000. La commission d'attribution des marchés de la commune décide donc de déclarer les appels d'offre infructueux et d'autoriser le président du conseil municipal à négocier de gré à gré avec les différents prestataires privés. Là encore, impossible pour la mairie d'honorer de telle dépense. Le dossier est donc classé dans les tiroirs et la mairie continue d'exploiter 6 décharges provisoires et dangereuses (1 à l'est, 1  au sud est, 2 au nord et 1 dernière au nord est). En 2006, Célestin Koussoubé quitte la mairie et cède son fauteuil à Salia Sanou. Déjà 3 ans et demi de mandat pour le nouveau bourgmestre et aucune perspective de démarrage du centre d'enfouissement ne s'annonce à l'horizon au point que certaines personnes se demandent si ce n'est pas la volonté politique qui manque le plus. On est aussi à se demander si le projet avait été bien ficelé car, s'indignent certaines personnes, l'Etat burkinabé et les autorités communales d'alors devaient à tout le moins s'assurer que la commune disposait de ressources financières à même de faire « tourner » l'investissement. Même certaines propositions « au rabais » des services techniques sont restées lettre morte. Pour 30% de déchets collectés à Bobo-Dioulasso qui en compte annuellement 100 000 tonnes, certains techniciens pensent que 200 000 000 F CFA suffisent  largement pour enfouir 10%. Et une requête a même  été faite au maire Salia Sanou dans ce sens. Mais hélas, se désolent t-ils, cette doléance est restée un vœu pieu. A telle enseigne que  la ville de Bobo-Dioulasso de 2010, en matière de traitement d'ordures ménagères, demeure la même que celle des années 1990 qui avait conduit la commune à interpeller l'Etat. Pourtant, la Banque mondiale en réalisant ces investissements avait suggéré à la commune d'accorder 15% de son budget à la gestion des déchets. Aujourd'hui, la commune est passée à un budget annuel de 4 milliards F CFA sans pour autant pouvoir débourser le montant pour la gestion des 10% des ordures ménagères des Bobolais.  Qu'est ce qui ne va pas ? Comment se fait-il que le centre d'enfouissement soit encore dans cet état. Un tour sur les lieux, et vous aurez des vertiges. Un mur qui tient sur plus d'un km de longueur. Une vaste cour, qui ne connaît de vie humaine, à part bien sûr un vigile qui veille au grain et des reptiles, que lors de passage de quelques rares visiteurs. Les ordures ménagères n'ayant jamais été conduits sur le lieu, ce sont de hautes  herbes, qui ont poussé de toutes parts, qui se réjouissent. Les groupes électrogènes installés s'amortissent d'année en année et risquent fort de ne plus être utilisables surtout que depuis 2007,  de l'avis de Baguian, aucun entretien  de cette infrastructure n'a été assuré. Quand au pont bascule, il va aussi dégradant. Le risque de perdre cette infrastructure, qui a coûté des milliards aux contribuables Burkinabé sans qu'il ne serve véritablement a quelque chose est grand. Il faut donc agir et maintenant.


yambkoudougou valentin
78 64 37 63


19/01/2010
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